12-01-2024

Les personnes en séjour irrégulier : "Une couverture médiatique hostile les éloigne davantage."

De retour

En temps de crise, la société cherche des boucs émissaires. Ceux-ci se trouvent souvent en marge de la société. Christa Matthys, dBrussels Platform Armoede, constate que les personnes en séjour irrégulier sont des boucs émissaires .

Chaque fois qu'un sans-papiers est impliqué dans un incident, il s'ensuit un flot de reportages négatifs. Sans sourciller, tous les sans-papiers sont montrés du doigt et criminalisés.

Quand les médias abordent la question des personnes en séjour ilégal, l'accent est mis sur la criminalité, le terrorisme, l'instabilité et le parasitisme.

Quelques exemples récents ? Après l'attaque terroriste du 16 octobre 2023 à Bruxelles contre des supporters de football suédois, la (lien: https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2023/10/17/aanslag-in-brussel-dit-weten-we-al/ text: secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Nicole De Moor) a immédiatement évoqué "le problème du séjour illégal dans notre pays". L'ancien ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a affirmé que (lien: https://www.standaard.be/cnt/dmf20231026_94861379 text: "un sans-papiers sur quatre est connu pour des faits criminels"). Même dans la polémique sur la situation de sécurité autour de la gare de Bruxelles-Midi, les personnes sans séjour légal étaient (lien: https://www.brusselsplatformarmoede.be/nl/nieuws/2023/sans-gene-daklozen-stigmatiseren text: montrées du doigt).

Rare contre-poids

Celui qui cherche des contributions évitant cette stigmatisation et criminalisation devra faire des recherches approfondies. Les reportages plus informatifs sont rares : (lien: https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20231018_97368613 text: "Ainsi survivent les personnes sans papiers"), (lien: https://www.hln.be/binnenland/net-zoals-abdesalem-lassoued-weigeren-jaarlijks-20-000-mensen-om-belgie-te-verlaten-waar-leven-ze-en-wat-doen-we-om-ze-toch-te-laten-vertrekken~a41090e6/ text: "Chaque année, 20 000 personnes refusent de quitter la Belgique").

Apollinaire, bénévole sans séjour légal, a pris la plume lui-même et a offert un (lien: https://www.knack.be/nieuws/praat-met-ons-niet-over-ons/ text: rare contre-poids) avec une lettre ouverte. "Pourtant, je suis - et les 150 000 autres avec moi - bien plus qu'un 'sans-papiers'. Nous sommes un groupe diversifié de personnes avec des origines, des récits migratoires, des statuts de résidence, des ambitions et des perspectives d'avenir différents. Nous faisons partie de la société, à la vue de tous et pourtant complètement invisibles."

Bien loin de la réalité

Mais ce contre-poids est minime lorsque l'on considère les nombreux rapports présentant les personnes sans séjour légal comme des agitateurs, des trafiquants de drogue ou des terroristes. Cela a été démontré également dans une (lien: https://www.saamo.be/tool/propaganda-in-slow-motion-beeldvorming-van-mensen-zonder-wettig-verblijf-in-de-media/ text: analyse) de quelques organisations de la société civile. Lorsque les médias traitent des personnes sans séjour légal, l'accent est mis sur la criminalité, le terrorisme, l'instabilité et le parasitisme.

De loin, la grande majorité ne pose aucun problème. Ils vivent dans l'ombre, car leur statut de résidence les rend particulièrement vulnérables.

Cette image est loin de la réalité. En Belgique, plus de 100 000 personnes vivent (lien: https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2023/04/12/mensen-zonder-papieren-112-duizend/#:~:text=VUB%2Donderzoekers%20schatten%20dat%20in,schrijven%20de%20kranten%20van%20Mediahuis. text: selon les estimations) sans séjour légal. Il est clair que de loin, la grande majorité d'entre eux ne pose aucun problème. Au contraire, les personnes sans séjour légal vivent souvent discrètement dans l'ombre, car leur statut de résidence les rend extraordinairement vulnérables.

Dans (lien: https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20231020_96457002 text: l'un des rares articles de presse) donnant la parole aux personnes sans séjour légal, Martin raconte : "C'est l'une des premières choses que vous apprenez une fois que vous vous trouvez dans ma situation. Comportez-vous dans la rue. Vous vous sentez constamment observé et paranoïaque."

Répression comme fausse solution

Cette vision négative des personnes sans séjour légal n'est pas seulement fausse, mais aussi préjudiciable. Elle influence la manière dont les problèmes devraient être résolus : les reportages médiatiques mettent en avant l'importance d'une approche répressive. À chaque incident, une surenchère de mesures répressives est proposée pour rendre la vie des personnes sans séjour légal encore plus difficile.

Les demandeurs d'asile déboutés doivent, selon le Premier ministre Alexander De Croo (lien: https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20231017_97112614 text: "être expulsés ou détenus dans des centres fermés"). Les intrusions domiciliaires doivent faciliter l'arrestation à domicile d'illégaux. Et si "les illégaux ne peuvent plus louer de logement", notre société sera plus sûre.

Comme le montrent ces titres, les politiciens et les médias utilisent abondamment le terme "illégaux". L'utilisation générale de ce terme criminalisant va à l'encontre du choix de l'Agence pour l'Intégration et l'Incorporation de faire systématiquement référence à "la dénomination objective et juridiquement correcte de 'personnes sans séjour légal'".

Persévérer dans la situation actuelle

Ces personnes vulnérables sont soumises à une forme extrême d'exclusion sociale : en raison de leur statut de résidence, elles sont privées d'un travail digne, d'une formation professionnelle motivante ou d'un logement de qualité. En raison de leur position précaire, elles ne peuvent pas développer des perspectives d'avenir durables. Les droits, la souffrance, la diversité et l'engagement de ces personnes sont à peine pris en compte.

Dire que davantage d'exclusion et de stigmatisation motivera ces personnes à retourner dans leur pays d'origine est une illusion. Une telle approche les éloigne davantage de la société et les enferme dans une vision étroite : persévérer dans la situation actuelle.

"La répression engendre la méfiance, entraînant ainsi une perte de contact avec ce groupe."

Ou comme le souligne (lien: https://www.facebook.com/Pigmentvzw/posts/pfbid0z1inzVfpFVB4bkav9Gt6vNxUBGcD8SSZTcztAY2XkPhjzNudNTx2J6N26CVFQm4gl?locale=nl_NL text: Pigment vzw) de manière incisive : "Un climat hostile pousse encore davantage les personnes dans la marginalité et les isole complètement dans une sous-classe sans interaction adéquate avec les services sociaux et les institutions. Ainsi, elles auront encore moins accès à des informations précises et complètes sur les perspectives d'avenir possibles. L'oppression engendre la méfiance, entraînant ainsi une perte de contact avec ce groupe. Et surtout, elles deviennent encore plus victimes d'exploitation et d'abus."

Histoires de vie dans des canaux propres

Les personnes sans séjour légal ont rarement une tribune dans la presse et le dialogue politique. "On parle beaucoup de nous, mais on parle rarement avec nous. Tout le monde semble avoir une langue, mais peu d'oreilles," déclare (lien: https://www.knack.be/nieuws/praat-met-ons-niet-over-ons/ text: Apollinaire) dans sa lettre ouverte.

Les témoignages et les histoires de vie des personnes sans papiers sont trop souvent confinés dans leurs propres canaux médiatiques. Dans (lien: https://berberverpoest.com/documentary text: ‘Le Dernier Refuge’), par exemple, nous suivons Moussa, qui montre comment les personnes sans papiers s'organisent en solidarité. ZinTV produit régulièrement des documentaires en collaboration avec des personnes sans séjour légal, comme avec la (lien: https://zintv.org/video/la-motion-des-travailleuses-domestiques/?sf_action=get_data&sf_data=all&_sf_s=sans+papiers text: Ligue des Travailleuses Domestiques Sans Papiers). Le https://www.youtube.com/c/SansPapiersTV, un collectif médiatique de personnes sans séjour légal, s'engage depuis des années à attirer l'attention politique sur leurs revendications.

Pas de pénurie de recommandations concrètes

Une attention médiatique sporadique ne contribuera pas à mettre en lumière la situation précaire de ces personnes. Tant (lien: https://www.knack.be/nieuws/belgie/maatschappij/spectaculair-opkuisen-van-brussel-zuid-leidt-nergens-toe/ text: les chercheurs )que (lien: https://www.dewereldmorgen.be/artikel/2023/09/06/station-brussel-zuid-heeft-geen-spierballen-van-politie-nodig-maar-van-hulpverleners/ text: les travailleurs de terrain )appellent donc à des solutions plus durables : offrir aux personnes sans séjour légal non seulement une tribune, mais aussi des droits fondamentaux et leur fournir des perspectives d'avenir durables. En favorisant davantage l'inclusion, on crée un espace mental permettant de voir et de développer d'autres perspectives. Cela profite à l'ensemble de la société.

Les décideurs peuvent trouver alimentation et inspiration dans une large gamme de propositions d'organisations qui connaissent bien les conditions de vie des personnes sans papiers et la complexité du contexte politique. Souvent, ces recommandations sont élaborées en collaboration avec des personnes en séjour ilégal.

‘Stigmatisering en repressie blijven de grondtoon.’

In ons eigen memorandumstaan meerdere aanbevelingen die rechtentoegang en perspectief op legaal verblijf faciliteren. Orbitroept eveneens op om mensen zonder wettig verblijf een waardig en duurzaam toekomstperspectief te bieden. Ook op de platformen sanspapiers2023.be en In My Name staan heel wat concrete aanbevelingen.

Regularisatie en meer toegangen

Marta vatte het krachtig samen op de afgelopen Internationale Dag van Verzet tegen Armoede.
(Eigen vertaling uit het Frans)

“Wij kunnen zelf oplossingen aanreiken die onze precaire realiteit veranderen en die ook goed zijn voor de samenleving. Wij willen legaal werken en toegang hebben tot opleidingen. Werkgevers zoeken mensen om personeelstekorten in te vullen. Velen van ons hebben een passend diploma, maar kunnen bij gebrek aan wettig verblijf niet werken.”

‘Mensen zonder papieren zijn geen misdadigers.’

“We moeten stoppen met het beschuldigen en criminaliseren van mensen zonder wettig verblijf. Mensen zonder papieren zijn geen misdadigers. We moeten de repressie stoppen en in plaats daarvan mensen in precaire situaties beschermen. We willen verblijfsprocedures van goede kwaliteit, met duidelijke criteria, die zich aanpassen aan wat er in de wereld gebeurt. Intussen is er maar één oplossing: regularisatie.”

Lessen in veerkracht

Geen gebrek aan sterke aanbevelingen dus. Voor wie ze mee waar wil maken: focus niet op de korte termijn en electoraal gewin, ga in gesprek met verenigingen én mensen zonder wettig verblijf, sta open voor verschillende perspectieven en diepgravende maatschappelijke analyses en werk aan een inclusieve samenleving door het bieden van kansen aan zij die er het meest van uitgesloten zijn.

Wat wij als sociale professionals dagelijks ervaren in onze interacties met mensen zonder wettig verblijf staat haaks op de mainstream berichtgeving. Zelden ontmoet je mensen die je zo van je sokken blazen en inspireren als sommige mensen zonder papieren. Geef mensen zonder wettig verblijf de erkenning die ze verdienen. Dit is voor hen, voor Apollinaire, Marta, Moussa en alle anderen die de samenleving dagelijks lessen in veerkracht, solidariteit en menselijkheid geven.

Dit opiniestuk verscheen ok op sociaal.net

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