Ils vivent en Belgique depuis des années, mais sans papiers.

Trois personnes sans papiers ont témoigné le 12/05/2025 dans De Morgen : « Pour une journée de travail de douze heures, je n'ai rien reçu. » L'image qui existe est que les personnes sans papiers retardent l'expulsion par des procédures interminables. Les trois témoignages montrent qu'il s'agit d'un stéréotype.
Pour une journée de travail de douze heures, je n'ai rien reçu.
Pascal Debruyne, chercheur et enseignant : « Souvent, ils ont du mal à trouver le chemin des services sociaux et juridiques. Ils ne connaissent pas eux-mêmes les droits et les procédures – qui sont d'ailleurs si complexes que je ne confie même pas cela à mes propres étudiants. Ils se retrouvent alors bloqués dans le système et vivent au jour le jour. »
Victoria, de l'association anversoise (lien : http://www.filetdivers.be/ text : Filet Divers) est heureuse de pouvoir enfin exprimer cela dans un "journal chic".
Elle est venue ici d'Afrique centrale il y a quinze ans avec un visa d'étudiant, mais est restée après l'expiration de son visa. Comme de nombreux membres de sa famille sont dans l'opposition politique, Victoria doit craindre les autorités dans son pays d'origine. Même si ce n'est pas très différent en Belgique : « J'ai toujours peur qu'ils me demandent mes papiers, car je ne les ai pas. C'est pourquoi je ne me sens pas à l'aise dans les endroits bondés et j'évite les transports en commun. Quand je ne peux vraiment pas éviter le tram, je suis vigilante et je m'assure toujours d'avoir un ticket valide. »
Victoria a construit sa vie ici entre-temps. Sa petite fille de 5 ans est encore trop jeune pour comprendre ce que c'est que de vivre ici sans papiers : « Elle (sa fille) demande régulièrement si nous allons aussi en vacances, comme presque tous ses camarades de classe. Un jour, je devrai en discuter avec elle, car sans papiers, elle ne peut pas, par exemple, partir en voyage scolaire à l'étranger. Elle n'est jamais allée chez le dentiste non plus, car jusqu'à présent, nous nous sommes toujours heurtés à des problèmes administratifs. »
« Pourtant, c'est ici que la fillette est le mieux. Dans mon pays d'origine, c'est très agité, et ceux qui n'ont pas les bonnes relations ne trouvent jamais un bon emploi. C'est pourquoi j'ai toujours peur qu'un jour nous nous retrouvions dans un centre de détention belge et que nous soyons expulsés. »
Victoria est un pseudonyme
Geef mensen zonder papieren perspectief
Selon Hanne Beirens, professeure au Collège d'Europe à Bruges, une approche directe est peu utile. Il est plus judicieux d'offrir une perspective aux personnes sans papiers. Par exemple, en servant de médiateur auprès de la famille dans le pays d'origine ou même en fournissant une aide financière. Ensuite, les gens peuvent démarrer leur eigen entreprise à leur retour et ne se retrouvent pas les mains vides. Cela se produit, s'avère efficace, mais est difficile à vendre. Beirens : « Les politiciens tapent du poing sur la table et disent : pas d'excuses, ceux qui doivent partir, partent. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Si les gens veulent rester à tout prix, un coup de poing sur la table ne changera rien. »